Contribution au Master Plan de la 3e Révolution industrielle
- I. Eléments de contexte
La région Nord-Pas de Calais se caractérise par une population dynamique et travailleuse. Les industries ont longtemps marqué le paysage économique, social et culturel. Cette industrialisation forte est à l’origine d’une structuration et d’un aménagement du territoire encore visible de nos jours. Des quartiers voire des villes entières se sont organisées autour et à partir de ces usines du textile, de l’imprimerie, de la sidérurgie…Celles-ci ont constitué un véritable moteur de croissance de l’emploi. De génération en génération, les habitants de la région ont œuvré à son développement industriel, la plaçant parmi les premières de France dans ce domaine.
Cet essor s’est néanmoins réalisé sur la base d’un modèle peu respectueux de l’environnement. Une consommation forte d’énergies fossiles, des émissions de gaz à effet de serre, sont en effet la résultante de ce passé industriel.
De fait, bien que la région en ait tiré des bénéfices, l’industrie a engendré des répercussions environnementales importantes. Ce long passé industriel a conduit à une pollution des sols, de l’air et des cours d’eau aux lourdes conséquences pour la santé publique. Encore aujourd’hui de nombreux diagnostics et travaux sont mis en œuvre pour les résorber. Il s’agit également de se préoccuper de la régénération des friches industrielles, nombreuses sur l’ensemble du territoire.
En effet, depuis quelques années, nous assistons à une diminution progressive de l’emploi industriel. De 2008 à 2012, notre région a perdu pas moins de 30 000 emplois dans ce secteur, qui représente aujourd’hui environ 15 % des actifs occupés (INSEE).
Elle a su compenser ce déficit par la montée du secteur tertiaire, du numérique, des nouvelles technologies… La présence des pôles de compétitivités et des pôles d’excellences en sont témoins. Ils ont pour ambition de renforcer la compétitivité régionale à l’échelle internationale grâce à de nouvelles technologies et une meilleure coopération des acteurs. Son positionnement géographique stratégique, de par sa situation de carrefour international et sa façade maritime, lui confère un atout de premier plan dans son développement. De plus, elle bénéficie d’une population jeune, dynamique et investie. Cette jeunesse est un atout incontestable pour la région
Celle-ci a organisé l’appareil de formation de telle sorte que l’ensemble du territoire soit couvert de façon efficiente. A travers son maillage territorial, la Région assure une présence des formations initiales, continues et en alternance de qualité. Ces compétences représentent un des plus forts investissements de la collectivité.
II. Prospective en termes de formation
Nous sommes dans une période charnière, ou à l’ancien modèle doit succéder un nouveau, s’appuyant sur une meilleure prise en considération des enjeux environnementaux. Il apparait important de construire une politique économique qui fasse émerger ce nouveau modèle. Pour cela, une ligne directrice claire permettant de déterminer les filières à développer et à structurer s’impose.
Aujourd’hui, notamment au sein des neuf opérations de développement ainsi que dans l’ensemble des groupes de travail œuvrant au master plan pour la 3ème révolution industrielle, doivent émerger les grandes orientations de la politique économique régionale Celle-ci intégrant les finalités des schémas régionaux : SRCAE, SRADT … et trouver leur concrétisation dans le SRDE.
Dès lors que les filières auront été définies, elles devront avoir une déclinaison en termes de métiers et de formations.
Il convient d’engager l’ensemble des acteurs dans les décisions politiques. L’enjeu est de donner l’envie aux chefs d’entreprises, aux acteurs économiques, de se lancer dans la conversion du modèle.
L’appareil de formation, déjà conséquent en région, devra s’adapter et répondre aux demandes de ces entreprises. De par cette émulation collective, la région Nord-Pas-de-Calais peut avoir l’ambition d’être la première région verte de France.
De fait, trois types de formation apparaissent incontournables :
–La formation des professionnels : dans l’objectif d’être les managers de la conversion à ce nouveau modèle, les chefs d’entreprises doivent appréhender les évolutions présentes et futures, se projeter, mesurer les écarts à combler et également encourager la formation de leurs salariés. Un accompagnement en termes de GPEC sera à prévoir. Les attentes des entreprises reposent sur le fait d’avoir un personnel polyvalent : des compétences techniques ajoutées à des compétences environnementales. Des modules complémentaires permettant une double compétence peuvent être une solution.
–La formation des formateurs : maillon incontournable dans l’appareil de formation, l’adaptation de leurs compétences aux nombreuses évolutions des règlementations ainsi qu’aux techniques professionnelles est un levier indispensable pour accompagner la transition vers un nouveau modèle.
–La formation des citoyens : les attentes et habitudes de nos concitoyens sont diverses et s’expliquent, notamment, par des habitudes, une éducation ou une sensibilité variables. Les informations concernant les réglementations sont connues (RT 2012), mais pas toujours maîtrisées. Ils subissent l’augmentation des prix de l’énergie et tentent d’y faire face de façon plus ou moins réussie. En effet, les messages multicanaux sur ce qu’il serait préférable de faire, d’installer, d’adopter comme nouveaux comportements se bousculent empêchant une bonne visibilité. Ainsi, une information claire et une formation des citoyens aux bonnes pratiques semblent primordiales.