V.A.E. – Dossier

La VAE est un droit ouvert à tous les salariés Pourquoi pas vous ?

La V.A.E. (validation des acquis de l’expérience) fête ses 10 ans ce 21 novembre. Manifestation organisée par le C2RP.

 Depuis 2002 la VAE offre aux salariés la possibilité d’obtenir tout ou partie d’un diplôme, d’un titre ou d’une certification professionnelle. Seules deux conditions : avoir trois ans de pratique professionnelle et viser une certification en rapport avec cette expérience.

C’est une avancée, une évolution du paysage de la formation professionnelle, une vraie révolution que cette reconnaissance des compétences dans le système français.

 En France le culte du diplôme est particulièrement impactant, on peut le regretter car le diplôme, passeport pour la vie, scelle l’avenir social dés le plus jeune âge. Or, le diplôme ne doit pas être une étiquette négative pour toute une vie. Il est donc indispensable de moduler, par d’autres voies que celle de la formation initiale car, je cite Monsieur Pollet, nouveau recteur  de notre académie : « l’école ne doit pas avoir le monopole de la distribution des chances et des mérites ».

 L’étude menée pas le cabinet Sémaphore relève que de 2002 à 2010 le nombre de candidats est passé de 3000 à 6000 par an. Même si ce chiffre stagne aujourd’hui. Sur ces 6000 personnes en 2010 plus de 4000 sont passées devant un jury et 2500 ont obtenu une validation complète d’un diplôme.

Les principales certifications concernent le secteur sanitaire et médico social, c’est sans doute ce qui explique que les femmes sont plus nombreuses à accéder àla VAEpuisque ces métiers sont fortement féminisés.

 La VAE, si l’on se rapporte à l’étude sur l’impact des titres professionnels, réalisée par l’AFPA, favorise une plus grande insertion professionnelle que la  formation initiale.

 Des éléments très positifs pour ce bilan de 10 ans de VAE.

 La VAEouvre des perspectives pour toute personne y compris les bénévoles du secteur associatif, particulièrement développé dans notre région..

 En Nord Pas de Calais, via le Contrat de Plan Etat Région Partenaires sociaux sur la FormationProfessionnelle(CPERFP) c’est 2 milliards d’euros par an qui sont mobilisés pour préparer les transitions professionnelles et personnelles, nous a rappelé le 1e Vice Président du Conseil Régional, Pierre de Saintignon.

Parmi les dispositifs mis en place en région on note :

–          la charte signée en 2008,

–          le dispositif INTERVAL qui existe depuis 2011 à titre expérimental dans l’Académie de Lille pour rendre plus accessible la VAE sous forme d’un guichet commun qui offre un service de proximité et une aide préparatoire à la recevabilité du Livret 1

–          les points Info Conseil : ils sont au nombre de 118 en 2011

–          le PASS VAE qui propose un système de financement transparent pour le candidat et permet un accompagnement individualisé. C’est un chéquier remis par Pôle Emploi pour les demandeurs d’emploi et salariés précaire ou par l’ANFH pour certains agents dela Fonction Publique Hospitalière ayant obtenu leur recevabilité.

–          Un accompagnement des candidats ayant obtenu une validation partielle d’un diplôme de niveau V du secteur sanitaire et social pour plus de 250 personnes

–          Un appui renforcé pour accompagner les publics les moins qualifiés tout au long de la démarche : ce sont plus de 1000 personnes qui ont intégré ce dispositif de 2007 à 2012

 

Le Conseil Régional s’implique également dans l’accompagnement des P.M.E. et TPE vers des démarches de GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et compétences) qui peuvent intégrer toutes les voies possibles au service de l’évolution des connaissances et compétences de leurs salariés.

 

 Pourtant des difficultés sont identifiées quant à la VAE :

–          la longueur du parcours de VAE,

–          l’insuffisance des compétences de base des candidats qui rend difficile l’écriture d’un dossier de recevabilité qui doit démontrer par écrit l’étendue du parcours professionnel et des compétences développées.

–          Comment retracer un parcours de 3 ans dans la même activité quand on enchaine les différents emplois ? C’est une vraie difficulté.

–          Difficulté de la prise en compte des acquis formels et informels

–          Lorsque la validation est partielle, difficulté pour compléter par la formation, notamment car l’accès à la formation se fait en fonction du statut de la personne, relevant soit de l’entreprise et de son plan de formation, de l’OPCA ou de Pôle emploi….selon le cas.

 

Alors que fera t on demain ?

Les solutions proposées pourraient être :

–          un accompagnement renforcé pour amener vers la VAE, notamment pour les publics en situation d’illettrisme, les publics éloignés de la formation, les publics en difficulté par rapport aux compétences de base.

–          une simplification du parcours rendant plus lisible et plus accessible l’accompagnement, notamment post-jury. Ainsi la personne qui a eu une validation partielle pourrait bénéficier d’un accompagnement pour l’aider à aller jusqu’au bout de sa démarche

–          une reconnaissance en terme de salaire

–          des référents formation en entreprise tel que défini dans le Pacte de continuité professionnelle, travaillé dans le cadre du Contrat de Plan Etat Région Partenaires sociaux sur la formation professionnelle

–          une implication plus grande au sein des entreprises avec un accompagnement de celles-ci qui manquent parfois d’information sur la bonne adéquation entre les compétences développées et le diplôme qui pourrait être visé, mais aussi sur l’identification de l’organisme certificateur adapté. On note que pour obtenir un label, une certification…, des entreprises s’engagent vers des démarchent de VAE de leurs personnels.

–          La mise en place d’un portefeuille de compétences dans la même logique que le passeport formation (les éléments pourraient être accumulés sur un support informatique). La notion de temps pourrait ainsi être revue. On pourrait avec ce portefeuille de compétences s’insérer dans un temps plus long avec des validations partielles et une capitalisation sur le long terme et tout au long de la vie.

–          Préparer les personnes dès l’école à cette notion de parcours professionnel à construire tout au long de sa vie

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