Refonder l’école

A la demande du Ministre de l’Education Nationale a été organisé un débat sur la refondation de l’Ecole . J’y ai participé avec un regard de parent, d’ex étudiante, d’élue.

 La première question posée aux participants était : « Comment améliorer les conditions de l’accueil des parents à l’école »

Ce fut l’occasion d’évoquer :

–          les horaires inadaptés pour recevoir les parents qui travaillent,

–          la « peur » de certains enseignants de discuter avec les parents,

–          des occasions anxiogènes (comme la remise des bulletins) qui sont bien souvent les seules pour rencontrer les parents,

–          du vécu des parents eux même qui interfère dans la relation à l’école : les parents ayant un mauvais souvenir de leur propre scolarité sont peu enclins à venir rencontrer les enseignants,

–          des violences physiques

–          de l’orientation où les parents sont seuls décisionnaires, du décrochage scolaire quelquefois dû à une mauvaise orientation …..

 mais aussi de parler de solutions :

–          la « malette des parents » : c’est-à-dire des invitations sur des thèmes, même si d’expérience d’enseignant, il est difficile de toucher les populations les plus en difficulté

–          l’animation d’ateliers par les parents en maternelle et primaire

–          un « café des parents » moins formel pour dédramatiser l’école

–          l’organisation d’une pré-rentrée pour les parents pour leur expliquer les lieux, l’organisation

–          le budget participatif dans les établissements (possibilité de faire des choix collectifs : parents, élèves, enseignants, élus sur les investissements et l’utilisations des fonds publics)

–           …..

Deuxième thème abordé : « une école plus juste pour tous sur les territoires »

       L’entretien des locaux et les subventions aux élèves par les municipalités sont souvent source d’inégalités puisque l’on note un écart de 1 à 10 selon la volonté politique de la mairie.

        « Pourquoi donc envoyer des jeunes profs dans les secteurs les plus en difficulté ? » a été également un sujet soulevé. Sur ce point on ne peut que regretter les choix politiques du précédent gouvernement quant à la formation des enseignants, la réduction des postes, la suppression des CIO, des psychologues scolaire, des RAZED.

 Il a été demande de redéployer les options sur tous les territoires afin de permettre un accès égalitaire à tous les jeunes, remettre plus d’enseignants car leur nombre influe sur la qualité de l’enseignement et les conditions de travail des élèves et des enseignants.

L’internat a été évoqué comme une des solutions mais cependant les « internats d’excellence » n’ont pas été plébiscités, faisant apparaitre, compte tenu du faible nombre d’élèves retenus, une autre forme d’inégalité allant à l’encontre du but poursuivi.

 Ont été évoqué :

–          l’adaptation du mobilier scolaire

–          les journées trop longues par rapport aux capacités de concentration des élèves

–          le souhait de renforcer les transports en commun sur d’autres créneaux horaires que le matin et le soir …

 Remise à plat d’un système qui s’essouffle, choix à opérer, voilà le challenge pour le nouveau Ministre de l’Education Nationale.

L’acte III de la décentralisation permettra peut être une remise à plat de l’ensemble du système.

Le fait que le primaire dépende des municipalités, les collèges du Conseil général et les lycées du conseil régional entretien une forme d’inégalité sur les territoires.

 

Le constat est sans appel : 120 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme.

Tous le plans engagés à postériori pour faire face à cette situation sont très utiles mais travailler « en amont » dès la maternelle, par un enseignement individualisé, me parait primordial.

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