Démographie

« Je vais vous parler ce soir du plus grave des dangers qui menace notre avenir : celui de la surpopulation, tant dans le monde qu’en France. » nous disait René Dumont en 1974.

Il était alors candidat écologiste à l’élection présidentielle. A cette époque la planète comptait 4 milliards d’individus.

Ce sujet est polémique et rarement abordé. Or le problème demeure et s’accroit.

La population mondiale est estimée à 7 milliards selon les Nations Unies. Une faible croissance a été notée durant des milliers d’années, même s’il ne peut s’agir que d’estimations car nous n’avons pas de statistiques exactes, mais l’époque moderne connait une augmentation importante : 650 millions au XVIIIe siècle, 1.2 milliards au XIXe siècle pour atteindre 2.5 milliards en 1950 et 6 milliards en 1999.

Les ressources de notre planète ne pourraient suffire si cette évolution n’était stoppée.

La population mondiale continue de croître, surtout dans les pays du Sud, notamment en Afrique, même si l’accroissement global ralentit en raison notamment d’une baisse de la fécondité. On note que l’alphabétisation, l’éducation des femmes, l’accès à la contraception sont des facteurs de moindre fécondité. Certaines politiques, notamment la politique de l’enfant unique en Chine a freiné la démographie en Chine.

Mais tout ceci est encore insuffisant pour endiguer la croissance démographique mondiale.

Non seulement la croissance démographique mondiale ne diminue pas mais on note qu’en fonction des progrès médicaux, d’une meilleure hygiène de vie… la durée de vie s’allonge, avec pour conséquence un vieillissement de la population.

Les Nations Unies évoquent le chiffre de 9.3 milliards d’individus vers 2050, ce qui ne serait pas sans poser de réels problèmes à l’humanité.

Depuis René Dumont  les problèmes environnementaux ne se sont pas atténués et les soi disant « progrès » qui ont permis d’alimenter 6 personnes sur 7 dans le monde démontrent chaque jour leurs  limites et leurs effets dévastateurs sur notre environnement. La prise de conscience de la sixième extinction de la biodiversité, de la pénurie des énergies fossiles, tel  que le pétrole, du réchauffement climatique nous amène à nous ré interroger sur un sujet qui était, durant quelques années, relégué au second plan.

Ne cherchons pas à repousser sur les autres pays les efforts à faire, commençons déjà par balayer devant notre porte.

Le sujet est sensible mais posons le clairement : faut il encore continuer la politique nataliste que nous avons en France ? En effet, notre pays est parmi les plus natalistes de la planète : nos allocations et quotients familiaux y sont pour beaucoup  avec des conséquences parfois surréalistes comme en Guyane qui connait le plus fort taux de fécondité : 3.4  de toute l’Amérique du sud.

Le Mouvement Ecologiste Indépendant ose poser ce problème avec courage. Il est en effet de notre responsabilité de tendre à sensibiliser les citoyens sur ce sujet majeur.

Nous devons cesser d’attribuer les allocations familiales en fonction du nombre d’enfants : quasiment rien au premier et une forte « prime » au troisième enfant quel que soit le revenu de la famille. Ne vaudrait il pas mieux aider davantage les jeunes couples, lors de la naissance du premier enfant, en fonction de leurs revenus,  et arrêter ce « bonus » au troisième enfant ?

Il est évident que le changement d’une politique nataliste à une politique de limitation des naissances ne peut se faire que sur plusieurs décennies. Remettre en cause brutalement cette politique aboutirait en effet à mettre en difficulté financière des ménages dont, par exemple, les prêts à l’acquisition du logement familial ont été calculés en fonction des allocations à percevoir.

Ouvrons donc ce chantier avec clairvoyance, sans tabou. Annonçons clairement les évolutions à venir et les paliers qui seront franchis, en terme d’allocation, de quotient familial, d’avantages liés au troisième enfant.

Continuons à développer l’accès à la contraception, notamment pour les mineures. Favorisons le travail du planning familial. Eduquons les jeunes dans les établissements scolaires.

Mieux vaut regarder le problème en face, rechercher des solutions cohérentes collectivement pour assurer ainsi l’avenir des futures générations, le maintien de leur vie sur une terre préservée. Nous n’avons qu’une planète !

 

« Si nous continuons dans cette voie, si nous ne faisons rien pour enrayer l’accroissement de la population, nous allons en payer le prix, nous allons nous retrouver dans un monde surpeuplé.

La démographie a un impact sur le développement économique,

sur l’environnement

et sur les ressources de la Terre qui sont limitées.»

Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies (1997 – 2006)

 

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