Une écolo peut rarement passer une soirée tranquille. Dès qu’elle est repérée, une série de questions, commentaires et critiques plus ou moins acerbes surgissent.

Le grand classique :

« L’écologie, ça ne devrait pas être de la politique » ou

« l’écologie, ça n’est ni de droite ni de gauche ». Difficile d’échapper à

« l’écologie luxe de riches » ou aux procès d’ « utopiste »…

Et l’estocade : « De toute façon, vous n’êtes jamais d’accord entre vous ! »

 Non, les écolos ne veulent pas mettre toute la filière automobile au chômage : ils veulent une conversion écologique de l’économie, productrice d’emplois.

 Non, ils ne veulent pas s’éclairer à la bougie – qui pollue d’ailleurs beaucoup, mais développer la recherche sur les énergies renouvelables. C’est bien parce que l’écologie politique ne se limite pas à la protection de la nature qu’elle n’est pas une association naturaliste.

 Et non, on ne construira pas une société écologique sans volonté politique car, oui, l’écologie, c’est politique ! Avant d’être de droite ou de gauche les écologistes sont écologistes. Au-delà de la droite et de la gauche. Devant ! ils sont les seuls à remettre véritablement en cause la religion du progrès et de la croissance.   A quoi bon s’enfermer dans un clivage droite gauche, l’enjeu majeur est plutôt de définir un projet, un socle de valeurs, des propositions concrètes et les soumettre aux électeurs.   Ca ne nous empêche pas de savoir analyser  les actions, les propos des politiques en place du type « l’environnement ça commence à bien faire » et de prendre position quand trop c’est trop !

 Un jour , face à un obtus on a envie de lui dire :

« Vas y met toi la tête dans le sable, continue à faire le malin dans ton 4X4.

T’as raison, faut rien changer les sécheresses et les cyclones ça n’a rien à voir avec le réchauffement climatique. Les algues vertes, les centrales nucléaires qui pêtent, les gamins qui souffrent de plus en plus d’asthme et d’allergies, les cancers qui galopent : allons y gaiement. Après nous le déluge et on sera plus là pour le voir ?

Le fond du problème c’est que ça t’ennuie de remettre en cause tes certitudes, tes petites habitudes, de remettre en cause ta boulimie consumérisme. Au fond tu sais que tu vas devoir changer et tu meurs de trouille.

Continue tu diras à tes petits enfants que tu savais pas que les scientifiques n’étaient pas d’accord que tu as écouté Allégre parce qu’il avait une bonne mine de bon vivant comme toi.

T’as raison gueule un coup sur les fainéants change de canapé ou de table basse. Ca va bien améliorer les choses. »

Je vous conseille une saine lecture pour vos vacances : le petit bréviaire de l’écolo   de  Wilfrid Séjeau et Erwan Lecoeur (Ed Les Petits Matins – 2011) à l’usage des convaincus comme des mécréants, des curieux comme des sceptiques, pour affiner vos convictions ou faire vaciller vos certitudes. Ces propos en sont extraits