Conférence de territoire de santé

 Je participe aux réunions de cette conférence dont le but est la mise en œuvre du Plan Stratégique de Santé qui a été présenté au Conseil Régional. Ce plan avait fait l’objet d’interventions que vous pouvez retrouver sur ce blog et sur le site du Conseil Régional. 

Les professionnels de santé, les associations de patients …. qui participent aux travaux de cette conférence ont élaboré une synthèse de 17 propositions en matière de santé, accès aux soins pour le territoire.

 La question des moyens se pose d’emblée puisque l’ARS (Agence Régionale de Santé) affiche une volonté de prévention. Mais comment faire dés lors que les moyens demeurent constants ? D’autant qu’avec le passage àla T2A (tarification à l’activité) nombreux sont les établissements hospitaliers en déficit.La question sous jacente est donc : qu’est ce que le Gouvernement et l’ARS proposent ils de supprimer ? Puisque, rappelons le,la SantéPubliqueest de la responsabilité de l’Etat.

 Monsieur Lenoir, Directeur de l’ARS parle de « redistribution » d’un fond régional d’intervention nous expliquant la différence entre

–          consommation de soins, prise en charge par la solidarité nationale

–          et les crédits d’intervention et d’investissement.

Ainsi, le Gouvernement proposerait une fusion de ces crédits pour faire plus d’efforts notamment en prévention.

 Deuxième écueil pour notre région : sa situation sanitaire catastrophique (taux élevé par exemple de cancers, de maladies cardio-vasculaires, taux de précarité de la population…) par rapport à d’autres régions. L’inadéquation entre la répartition des crédits d’une région à l’autre ne fait qu’accentuer cette situation.

Ainsi, l’ARS, déclare qu’en fonction de la démographie régionale nous pourrions espérer avoir 6 % de l’enveloppe émanant de la fusion des crédits. Mais si l’on prend en compte le taux de mortalité évitable et le taux de précarité, notre région pourrait espérer 10 % de cette enveloppe.

C’est ce que l’on appelle une péréquation favorable, que tous les acteurs de la région réclament depuis longtemps. Pour autant, si cela se fait dans une enveloppe contrainte nul doute que nous nous partagerons en fait les miettes en déshabillant Paul pour habiller Pierre !

 Les membres de la conférence ont élaboré des propositions portant sur :

– la qualité et la sécurité des soins, l’accès aux plateaux techniques de pointe, la bonne utilisation des médicaments, le parcours de soins, l’accès plus rapide aux soins, l’éducation à la santé, la lutte contre les mauvais déterminants de santé, les soins ambulatoires, l’accès aux soins pour les personnes handicapées, l’aide aux familles et aux aidants, le développement de la bientraitance, la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique, le traitement des addictions etc.

J’insisterai quant à moi sur l’incidence des facteurs environnementaux sur la santé. Pour travailler sur l’incidence de l’environnement sur notre santé nous avons un grand besoin d’études et d’un vaste plan pour contrecarrer les effets d’un environnement dégradé.

 Je suis intervenue également sur le phénomène de bientraitance. En effet, l’ARS dans sa présentation ne parlait que de « formation » pour le personnel. Je ne peux accepter que les personnels soient ainsi prioritairement ciblés voire désignés comme responsables. La bientraitance repose sur un ensemble : conditions de vie, conditions de travail, organisation dans les établissements,  subies par les patients comme par le personnel. Cet ensemble doit être étudié dans sa globalité avant de désigner quiconque responsable. La majorité des personnels sont dévoués et professionnels dans leurs pratiques, encore faut il que les moyens soient à la hauteur des ambitions affichées. (voir mon intervention sur le PRS et les conditions de vie dans une maison pour personnes âgées).

L’ARS apporte une réponse sous forme de mise en place d’un groupe de travail sur la bientraitance.

 D’autre part, je suis intervenue sur la fin de vie. Aujourd’hui dans des établissements spécialisés, des réticences, que je ne comprends pas, amènent à ne pas mettre en place le protocole adapté lorsque le patient est d’évidence en toute fin de vie, que l’équipe soignante est arrivée à la fin de ses capacités en terme de traitement curatif, que la personne souffre trop et ne demande qu’à ne plus souffrir inutilement, pouvoir mourir dignement. Lorsque le malade souffre, sa famille souffre et la fin de vie devient un calvaire.

J’ai soulevé ce problème avec exemple à l’appui. La fin de vie doit être vue sans tabou. Il existe une voie entre l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie. Chacun doit pouvoir mourir dans la dignité.

La Directionde l’ARS m’a dit prendre en compte mon propos.

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