Intervention en plénière décembre 2010

Mon Intervention lors de la séance plénière des 15, 16 et 17 décembre dernier où était voté de budget 2011 pour la Région, le thème : l’apprentissage.

Monsieur le Président, Chers collègues,

Alors que notre pays compte un fort taux de chômage avec une précarisation croissante de la population active, notre région porte une attention particulière sur l’accompagnement des jeunes.

Ces jeunes qui connaissent plus que d’autres la précarisation : CDD, intérims, et sont une variable d’ajustement très forte pour les entreprises.

La politique de la Région, vous l’avez rappelé monsieur le vice président, fait de l’apprentissage une voie de formation diplômante de qualité, multipliant les chances d’accès à l’emploi pour tous les jeunes sans exception quelles que soient leurs origines et leurs niveaux d’étude.

L’apprentissage ne prépare pas seulement aux métiers manuels, contrairement à l’idée reçue, et pourrait se développer encore.

Prenons l’exemple des formations supérieures. Beaucoup d’ingénieurs sont formés dans le Nord Pas de Calais. Nos écoles de haut niveau sont reconnues et attirent des élèves d’autres régions.
Mais au final, lorsqu’ils ont terminé leurs études environ 15 % d’entre eux seulement restent.
Nous pouvons donc nous interroger : l’apprentissage, très marginal dans l’enseignement supérieur, ne mériterait il pas d’être développé pour lutter contre cette situation ?

Parmi les initiatives de la région nous soutenons celles qui visent à multiplier le nombre de contrats avec les entreprises privées ou publiques et l’octroi d’aides à ces entreprises car trouver un contrat d’apprentissage est encore, dans certains cas, un parcours semé de difficultés pour les jeunes.

Pour notre part, nous sommes particulièrement attentifs à la diminution du taux de rupture des contrats. Le tutorat, et notamment sa qualité, nous parait être un élément central favorisant la poursuite de l’apprentissage dans de bonnes conditions. Ainsi, le temps et les ressources, consacrés par l’employeur pour encadrer l’apprenti en contre partie de la compensation financière de la Région sont des éléments déterminant le succès.

Nous soutenons également l’aide de la région aux frais d’équipement professionnel, aux frais de transport d’hébergement et de restauration des apprentis et nous sommes attentifs au fonds social d’urgence et à toutes les mesures visant à améliorer les conditions de vie, de mobilité, de santé et de citoyenneté des jeunes apprentis.

Nous ne reviendrons pas sur le Plan PARTAJ que nous avons évoqué par ailleurs.

L’évolution de notre société, notamment celle de l’après pétrole qui se profile, amènera soit de nouveaux métiers, soit des mutations significatives des métiers actuels.
Il nous parait important d’anticiper cette situation notamment sur les « métiers verts ».

Peut être d’ailleurs, quand aujourd’hui nous évoquons les « métiers verts » devrions nous parler davantage du volet formation de la transformation écologique de nos sociétés.

Cette évolution que certains pressentent et que d’autres anticipent déjà, s’appuie entre autre sur :
– la citoyenneté,
– la formation initiale et continue,
– l’apprentissage en parallèle de l’action économique.

Sur le volet citoyenneté il est indispensable que dans tous les centres de formation nous apportions aux jeunes les clés de compréhension des évolutions à venir, en terme de développement durable.
Le développement des agendas 21 dans tous les CFA irait dans ce sens.

Sur le volet formation, l’offre de formation initiale qualifiante devra s’adapter, notamment celle poursuivie en apprentissage.
Notons par ailleurs que l’apprentissage est, en lui-même, un levier dans l’évolution des compétences en entreprise.
En effet, le jeune en apprentissage est un vecteur d’enrichissements mutuels entre l’entreprise, le CFA et lui-même.
Accompagné par le CFA, il introduit dans l’entreprise de nouveaux modes de « faire ». Il contribue ainsi à l’évolution de la compétence collective et à une meilleure adaptation des besoins de production.

Ainsi, pour conclure ce propos, gageons que l’apprentissage et nos apprentis seront une clé de succès pour développer les métiers émergents et notamment les métiers verts.

Je vous remercie de votre attention.

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